Ma maison je l’avoue ne paye pas de mine
Elle est sans prétention mais avec sa glycine
Qui fait comme un sourire au dessus de la porte
On la dit accueillante et même parfois accorte

Les murs sont imprégnés des moments de ma vie
Il y a bien quelques peines cachées sous le crépi
Mais le bonheur domine d’un blanc éclatant
Qui donne à l’atmosphère un climat rassurant

Parfois quand le vent souffle depuis la mer turquoise
J’entends monter les rires des enfants et Françoise
Qui leur dit gentiment de se laver les mains
On mangera dehors le soleil est certain

Au fond de mon jardin il y a deux cyprès
Entourés d’herbes folles je ne sais jardiner
Un guéridon de pierre en guise d’écritoire
Une ombrelle de lierre rafraichit ma mémoire

J’aime par-dessus tout m’assoir à cette table
Coucher sur le papier mes petits bouts de fables
Au rythme du ressac que j’entends murmurer
Les mots tombent du sac et se mettent à parler

Lorsqu’un oiseau se pose au bord de la margelle
De mon puits centenaire ou encore sur l’échelle
Il appelle ses amis par des trilles mélodieux
Et c’est toute la Nature qui s’invite en ces lieux

Ma maison je confesse n’est pas très luxueuse
Mais le temps y est doux et la vie coule heureuse
Je n’ai plus de visite depuis assez longtemps
Mais l’existence d’ermite me convient parfaitement